Avant la noyade, joindre le geste à la parole par David Reumaux d'Équainville ¤
LA vie est difficile. C'est l'époque qui veut ça, dit-on. Le dossier est en cours. Les spécialistes de la question le sont toujours et les programmes de télévision se lisent dans les journaux. Que se passe-t-il aujourd'hui devant sa porte ? Des chats, des chiens écrasés ?
Une information à colporter comme un vendeur d'encyclopédie ? Jetons-nous à l'eau. Le gazouillis des bébés finit toujours par joindre, avant la noyade, le geste à la parole. Ecrivons ce que nous croyons voir. La naissance d'un journal. La dictée d'un sentiment. Les problèmes sont nombreux, visibles ou invisibles selon les événements, ces animaux qui détalent à la moindre alerte, droit devant comme si le diable lui-même les avait apostrophés sur le bord du chemin pour prendre rendez-vous.
Désormais, la chasse sera ouverte. Les chroniqueurs aux aguets suivront au plus près la marche du monde qui pourra trébucher sans souci car il y en aura toujours un pour en rire ou en pleurer.
Mais attention, il faut se méfier des bonnes intentions comme on se méfie des jolies femmes, car les jolies femmes attirent l'attention aussi sûrement qu'un macchabée attire les mouches. Nous ferons donc avec.