Editorial



La cible perdue

par Frédéric de Monicault ¤

LORSQUE autrefois, on montait à la tribune, on aligne aujourd'hui les tribunes libres. Est-ce à dire que les écrivains ont chassé les tribuns ? Pas forcément. Mais l'époque appartient désormais aux observateurs, à ceux qui prennent parfois tellement de recul qu'ils finissent par perdre de vue leur cible. Qui sont-ils ces témoins patentés auxquels les journaux offrent si généreusement leurs colonnes ? Souvent personne et tout le monde, car il ne suffit pas de vouloir dire des choses pour réussir à les écrire avec pertinence. Autrement dit, nul ne peut s'improviser chroniqueur par enchantement et ce journal tâchera de s'en souvenir.




Contacts© Le Chroniqueur, n°1, Octobre 1996, Paris.